Benoît Fourneyron, inventeur de la turbine hydraulique

L’histoire est injuste. Les turbines actuelles portent le nom des hommes qui ont en amélioré le principe. Mais le véritable inventeur de la turbine hydraulique est français.

Au début du XIXe siècle, sa turbine est le produit le plus remarquable de la vague d’innovations technologiques que connait le continent européen au XIXe siècle. Elle permet de revivifier des implantations industrielles anciennes et de donner à l’énergie hydraulique de nouveaux atouts face à la machine à vapeur. Voici l’histoire de Benoit Fourneyron.

Benoît Fourneyron est né le 31 octobre 1802 à Saint-Étienne. Il est issu d’une vieille famille rurale aisée de la Loire. Il entre à l’Ecole des mines de Saint-Étienne avec une dérogation liée à son jeune âge. En 1819. Benoît Fourneyron est reçu major de la première promotion de l’Ecole des mines de Saint-Étienne qui compte alors huit élèves. On peut noter qu’il n’a que 17 ans.

Après ses études, il participe à la construction de la ligne de chemin de fer Saint-Etienne – Andrézieux (Loire). Puis il travaille aux laminoirs de Pont-sur-l’Ognon (Haute-Saône), qui utilisent des roues hydrauliques à faible rendement. Benoît Fourneyron commence à s’intéresser aux mécanismes de conversion de l’énergie hydraulique.

Inspiré par les travaux de son ancien professeur Claude Burdin, Benoît Fourneyron construit en 1827 sa première turbine hydraulique dite « à pression universelle et continue », au rendement double de celui des roues à eau traditionnelles. Cette turbine d’essai de 6 CV se trouve sous une chute de 1,4 m. Contrairement aux roues à eau traditionnelles, la turbine de Benoit Fourneyron utilise des pales courbées pour maximiser l’énergie extraite de l’eau en mouvement. En 1831, il présente un mémoire sur les turbines hydrauliques dont il dépose le brevet le 13 juillet 1832. Pour ses travaux, il reçoit un prix de l’Académie des sciences et confectionne les premières conduites forcées pour créer une « turbine de haute chute » (108 mètres) en 1835. En 1837, l’innovation de Benoît Fourneyron permet d’atteindre une efficacité de 80 % et une puissance de 60 chevaux. L’ingénieux ingénieur reçoit la médaille d’or à l’Exposition des produits de l’industrie française de 1839 puis la Légion d’honneur.
Les turbines de Fourneyron ont rapidement été adoptées dans de nombreuses usines en Europe puis aux États-Unis, notamment dans l’industrie textile de la Nouvelle-Angleterre.
En 1850, Fourneyron s’installe au Chambon-Feugerolles pour perfectionner sa turbine et ouvre une fonderie.
En 1861, Benoît Fourneyron est élu membre honoraire étranger de l’Académie américaine des arts et des sciences qui reconnait ainsi son influence internationale dans le domaine de l’ingénierie
En 1895, des turbines Benoit Fourneyron ont été installées du côté américain des chutes du Niagara pour générer de l’électricité.

Il décède le 31 juillet 1867 à Paris et lègue une partie de sa fortune aux plus démunis.